Mercredi 30 septembre 2009 à 16:18

Exposition du premier thème,

                  1950. L'aurore dans un parc anglais, l'odeur fraîche de la verdure s'infiltre par tous mes pores. C'est l'invitation d'un artiste, l'ouverture d'une pièce majestueuse, l'exposition d'un thème de Stravinsky, une serre ensoleillée riche en marbre et bois massif. La rosée accentue l'odeur boisée du paysage. Des accords d'une extrême pureté me parviennent aux sens. L'extrême clarté d'un nouveau commencement, encore stérile d'expérience. Je n'ai plus qu'à entrer, m'adapter à ce monde plus avenant. J'ai tourné un million de pages mais n'en ressens aucune peine. L'appel insistant de la découverte m'attire vers les fontaines répétant leur perpétuel chant de gloire. Un bruit délicat de bois se heurtant au sol m'indique qu'il est temps. Puis la suite arrive, un bruissement de feuille, une clochette, une vague, un éclair, une goutte d'eau qui résonne, du sable qui s'éparpille... Il ne manque que le verre à cette familière symphonie. Le premier s'avance en m'adressant un grand sourire :
_"Bienvenue à ton retour.
Eurydice ne peut plus s'empêcher et éclate d'un rire tonitruant.
_Partez devant, j'ai un dernier détail à règler".

                     La symphonie reprend et je retrouve de nouveau le silence. Mais une tension s'installe, la nature était aux aguets. Mieux vaut ne pas s'attarder. Je prends peu à peu conscience de tout mon être, du sang qui coule dans mes veines aux décharges électriques de mon cerveau. Puis je m'attaque aux alentours, les écureuils, les oiseaux, un renard, les poissons, les fourmis, les acariens, bactéries, et puis le début de la fin, la sève des arbres qui coule comme mon sang.
Tout se renverse alors, emportant à mes oreilles un tintement délicat de verre.
Il reste à distance de peur de nous tuer.
_"Tu es sûr de ne pas vouloir venir ?
_Je ne tiens pas à engendrer une nouvelle guerre.
Le son de basson qu'est sa voix me chante ma mélodie favorite. Pourtant le silence est pesant.
Surgissant à l'improviste, il dépose un baiser sur mon cou. Mon corps humain allait bientôt céder à la pression de notre conscience.
_A ce soir."
Puis tout disparaît. J'aillais être en retard. Je me concentre sur mon but, à m'en oublier parfaitement, à omettre ce qui m'entoure et dans une brise, je m'effaçai de ce monde.
Le bruit de mon réveil s'excitait de plus en plus.En toute hate, je l'arrêtai et me levai.
Lundi 8h, 2heures de philo, 2heures d'histoire, mon but, ne pas m'endormir. Des journées comme ça, j'avais l'habitude, mais ma raison humaine ne voulait pas cèder, tirant mes membres toujours plus fort, décrochant ma machoire encore plus souvent. J'attendais éternellement le tintement de verre, c'était mon seul but dans cette vie.


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Samedi 29 août 2009 à 20:02

Comme un sourd sans ses mains, à l'instar du soldat dépourvu d'arme. Un ciel sec sans étoile, rire sans joie.
L'un porte fièrement sa plume, l'autre ricane d'un rire rauque.
Je n'ai aucun mérite si ce n'est l'orgueil de vivre, une brèche, un défaut dans mon programme.
Ils sont là, mais je ne les comprends plus.

Je croyais encore aux faux-semblant, habitude vitale, mais une fois de plus ou de trop la pancarte est tombée. La connerie humaine, cette rassurante sensation d'être semblables, de se retrouver, peut-être un peu plus intelligents qu'une bête.
Le désir m'empoisonne. Faire de toutes ces chairs grasses une charcuterie, provoquer l'alerte des neurones depuis longtemps rangés dans des cases, elle-mêmes soigneusement installées dans des dossiers classés. Tout suit son cours, tout est rangé.
L'évolution, on ne connaît plus...Quelle idée ? Nous sommes bien, là. Sur le dos fatigué des ours.
Un rayon de soleil nous éclaire de temps à autre, peut-être ne sommes nous pas très gentils finalement.
Riant d'une image d'envahisseurs verdâtres, sirotant le sang des conjoints, non, tout ceci fait trop mal.

Je n'ai ni la voix pour crier à l'aide, ni la force pour les secouer tous, ni les flingues pour menacer le futur, ni la capacité de pleurer, ni le talent pour créer la tristesse. Des accords amers pourtant, voilà ce qui me vient. Un déluge de notes dans un rythme Presto apocalyptique.

Une cascade de cadavres transpirant l'autosatisfaction et la faiblesse, se brisant la nuque et les membres dans la chute contre des rochers d'entreprises provocant un infini et funèbre écho. Des tapis de fourrures de fauves rares à l'arrivée. Des bêtes rageuses attendant sagement en bas pour nous planter leurs crocs dans le crâne.
Des cyclones de CO2 et d'acide citrique brûlant la chair humaine, bouffant les montagnes comme des planctons. Boursouflures éclatant, explosant les tripes.
Rancune éternelle, d'une planète envahie et brûlée de l'infini frottement des semelles. La chair à vif, des volcans vomissant la pourriture humaine, le sang souillé d'une belle histoire. L'essence perdue, enterrée et piétinée par des furoncles d'horreur et de pouvoir gonflant le torse du surplus de pus.

Trop de honte, trop d'incapacité, trop d'égoïsme et d'incompréhension fatale.



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Lundi 24 août 2009 à 17:48

Je me tiens à mon poste, aux aguets, à l'écoute des quatre murs de solitude qui m'entourent, m'étouffent. J'ai des crampes au ventre, comme toujours. Mes organes le sentent, la vitalité approche. Ils me manque la moitié des tripes, je frissonne.

Mes oreilles ne me trompent jamais sur ce son. Ce bruit de verre qui rebondit sur le sol sans se briser, épousant mon tympan d'une mélodie nostalgique.

Mon coeur mort se met à rugir d'angoisse, d'affection, de cruauté et de vie. Mes poumons peuvent cesser de siroter l'air pollué. Il dévorent l'oxygène, son odeur.

_Enfin, tu es là.

En guise de réponse, une légère brise me frôle la main. Je ferme les yeux. Je pourrais tout aussi bien être aveugle. Je sens tout ce qu'il est, tout ce qu'il me dit. Me voilà recomposée, la plaie béante que j'étais est devenue un être. Nous sommes cette conscience. Un chagrin des plus funèbre me transperce l'âme, chaque veines de mon corps libèrent une plainte inconnue. Une renaissance précoce ou trop tardive. Une vague d'affection me compressant dans la douleur, c'en est trop pour la faible créature mutilée que je suis.

Le sang gris, pétrifié est devenu brûlant et glacé. Je tremble et suis pour ces rares fois détendue. Pourtant il est encore à quelque pas. Je rouvre les yeux. Jamais je ne devrais avoir a subir cette torture de beauté, un équilibre parfait entre ces pauvres et miteuses consciences. Ma rétine est détruite face à tant d'absolue vérité. La peinture des murs se déchiquette, se consume d'une atmosphère aussi intense. L'un pour l'autre nous sommes pure souffrance et délectation. Des réponses à l'univers, à l'infini. Un intellect trop lourd pour lui ou moi seul, un fardeau de sensations meurtrières partagé à nous deux réunis. Une nouvelle notion du temps et de l'espace. J'en ai le vertige, mais jamais la nausée. Il s'élance entre les milliards de particules provocant leur destruction et leur évolution en même temps. Tout comme l'acide et le ciment soudés. Je sens tout cela, nous l'entendons.

Il réapparaît dans mon dos. Je suffoque de haine et d'amour mais l'oxygène n'a jamais été aussi délicat.  Lui aussi hume le parfum, il s'approche de mon cou, me frôlant de ses lèvres. J'agonise de vie, un poison de bien-être. Puis sa main se pose sur mon bras frêle. Mon corps maladif reconnaît l'artifice de sensations nouvelles et délirantes. Une explosion sans fin sous chaque millimètre de ma peau enfin reconstituée. Ses doigts fondent dans mon épaule, me transpercent les pigments de la peau et diffusent une drogue médicamenteuse dans tout mon esprit. Je ne sais plus rien mais nous savons tout. La vie, la mort, nous vivons ça des millions de fois par seconde. Tension et détente s'opposant, s'entrelaçant avec douceur et douleur. C'en est trop, je vais mourir, je suis déjà partie de ce corps inconnu et adulé, enfin restitué. Je le déteste, il est mien.

La haine et l'amour sont superficiels, la première couche d'un iceberg de la taille d'une galaxie. Je veux qu'il parte, mais plus que tout, qu'il reste en moi. Son souffle m'asphyxie, je le dévore avec animosité. Aucune parole n'est envisageable, nous sommes au plus fort de la conscience humaine. Nous avons tous les pouvoirs, si faibles que nous sommes face à l'immensité infinie. Une réunification de deux camps ennemis et frères pour donner à l'humanité la conscience absolue. Plus fort encore, la conscience de ce que nous sommes, ensembles, l'un pour l'autre, l'un contre l'autre. Deux aimants, amants opposés et retrouvés. La gravité s'éteint de tant d'assurance et de faiblesse. Des larmes sur nos visages rayonnant et deux coeurs s'étreignant à s'en étouffer menant un combat sans fin. Mais nous connaissons l'éternel, nous le voyons, le manipulons à notre guise.

Lui comme moi savons qu'il est temps de partir. Nos âmes se décomposent dangereusement, et comme il est venu, une brise effleure une dernière fois mon corps pris de spasmes atroces et d'une joie sans fin. Nous nous regardons un moment, ma rétine se consume et il disparaît, le verre carillonne de bonheur et d'un chagrin mortifère, me laissant seule au bûcher du désespoir.Détruite du souvenir de ces 30dernières secondes.

Dimanche 19 juillet 2009 à 17:24

     Cela faisait bien longtemps que ça me démangeait, et en relisant le dernier Harry Potter ainsi qu'en voyant le 6eme film, je n'ai pas pu resister,
Malheureusement, l'image ne donne pas le son impressionant de sa voix. On dirait réellement un basson, c'est surprenant.
Ces traits sont vraiment spéciaux ce qui créé l'aventure pour mon frêle et tremblant coup de crayon,
(L'image vient du film "Snow cake").
Avis à tous les fans d'Alan Rickman et les dessinateurs que je connais, je veux des critiques constructives!
Merci.





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Mercredi 17 juin 2009 à 20:59

Infini silence avant une parole, après un coup de feu ou après le cadeau d'un musicien.
Toujours un peu gênant...quelques toussotements discrets, le gyrophare des flics résonne sur les murs sanglants ou le public applaudit de suite.

Un silence pesant mais délicieux.
Introduire un son dans l'atmosphère, dans les veines des hommes et dans la dimension oblige à avoir conscience de tout ce qui nous entoure et surtout de nous.
Pourquoi ? Pourquoi la vie. Pourquoi ce coeur sous mes côtes...
Une raison de vivre est finalement une excuse pour tout ce que l'on fera d'inhumain durant notre existence.
 Alors pourquoi ?
Pour le contraste. Corps et âme y sont soumis. Pour tout ce qu'il y a de plus naturel et de plus oublié aujourd'hui.
Pour l'humanité.

Les globules rouges ne me démangent plus et je cherche l'équilibre dans cet absolu silence. Je suis sur terre. Vertigineuse vision qu 'il nous est impossible d'imaginer cérébralement. Pas d'humanité avant nous...ni après.
Un infini qui recouvre l'avant et l'après. Une notion éphémère supérieure à nous.
En avoir conscience est une piqure permanente. Un liquide injecté dans les veines dont on devient accro.
Je l'ai trouvé, ce pourquoi je vis.
Un fantôme toujours à mes côté qui plus tard avec l'expérience ne sera plus une simple obligation imaginaire.
Se dire "Comment ferait-il ça ?", puis y ajouter son essence vitale.
Le calcul du pourquoi, du comment, et de ses conséquences sur mon intérieur et l'infini.
Durant lequel nous sommes coincés dans le temps zéro.

"Comment feriez-vous ?"
Des milliers de fantômes m'entourent, me susurrent à l'oreille leurs conditions.
Mais je ne pense qu'à lui seul. Le spirituel, la conscience absolue. Sa vision me plaît, sans me charmer. C'est une essence à laquelle je deviens accro.

Penser.


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