Samedi 3 mai 2014 à 0:46

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Mardi 9 août 2011 à 19:34

"Le passé est un refrain qui pourchasse constamment l'avenir, tout départ, tout nouvel acquis est ponctué de nostalgie. Juste le temps de faire preuve de plus d'objectivité avant de plonger de nouveau dans les vicaires d'un vertige malsain. Toutes ces leçons, tout ce vécu tellement présent dans notre empressement à ronger le renouveau, comme une culpabilité désirée.


Les jours m'apprennent que parler de tout me ramènera toujours aux mêmes causes et il est bien dans ma nature d'éviter la routine. Je suis en plein Woodstock personnel, ça doit bien faire 3mois que je me suis perdue pour de bon et je n'ai aucune envie de retrouver un foyer. Malheureusement mes drogues saines ne sont pas assez puissantes pour déterger mon cerveau. J'ai toujours eu l'atroce impression de trop spéculer, d'être vieille avant l'heure, de prendre trop de recul, de vivre les choses sans les goûter… Une valse sans pas. Mais pendant que je défilais sans coeur, mon cerveau épongeait tout, comme un trou noir. Mes ambitions ne sont que musique et voyage, déconnecter en me jetant d'une falaise, un suicide plein de vitalité. Et c'est avec passion et vivacité que je cherche n'importe quel moyen de perdre mon chemin. Comme un virus s'appliquant à trouver les meilleurs antibiotiques, je m'évertue à gâcher mon avenir social sans trop entacher sur le professionnel puisque les conséquences d'une chute n'inculperait pas que ma propre personne. Les nouvelles rencontres me paraissent lointaines et fades. Et forcée de me l'avouer, il s'agit bien d'un refoulement. A quoi bon connaître d'autres quand je ne sais encore que trop peu de choses sur celles qui m'ont marquée ? J'ai horreur de retourner sur mes pas mais mes hallucinations sonores et autres déglingues deviennent encombrantes. Alors que je tente encore de m'enfoncer dans la forêt, mon inconscient me souffle le chemin du retour.


Contrainte de me l'avouer je ne peux plus imaginer ma vie sans ce timbre de voix qui me hante depuis ma deuxième genèse, je dois dire que j'ai toujours envié sa compagnie proche. Comment ne pas s'excuser d'un manque de curiosité aux côtés d' un être si profond d'expérience, un compromis rassurant et sans avenir tout comme je les aimes."


http://www.youtube.com/watch?v=TCe5d90vlP0 ("Il voyage en solitaire"  Alain Bashung)





Un fichier non daté qui aurait dû devenir un article il y a environ un an. Soit, une réflexion avant l'autre même si les impressions ne sont plus les mêmes, le chemin de la métamorphose éternelle de l'âme est primordial.

Une tendre coïncidence qui me donne envie d'écrire sur la même saison un an plus tard. Les mêmes projets poussés plus loin avec le même cercle amical. Se retrouver dans les mêmes forêts entre 2 concerts comme un an auparavant et saisir la puissance du temps et de la nostalgie. Revenir sans trop les avoir quittés, et pourtant leur imposer mon nouveau rôle dans le groupe. Après un an d'essorage massif durant lequel mon sang a eu le temps de bouillonner dans tous les sens, pouvoir sentir ce coeur infiniment inconnu à mon cerveau battre comme la première fois alors que je me perds entre les arbres après une lourde répétition. Une pompe poétique battant encore pour la même personne malgré l'année passée. Se sentir plus de pouvoir et plus de crédibilité au service d'une passion mortellement commune. En être séparée tant de fois, s'y être préparée tant d'années et toujours culpabiliser d'être arrivée innocemment en retard. Retomber sur Terre avec plus de maturité que l'an passé mais avec cette familière brûlure dans les tripes.

Noyer ce passé dans l'infini temps présent qui rend l'artiste si invincible et pourtant aussi faible qu'une coïncidence. Je retombe peu à peu comme une plume couleur "Bleu pétrole" de Bashung avec une victoire en main qui m'entraîne vers le fond. Ayant osé poser des questions en refoulant sans cesse les espoirs fous qui rythment mes nuits cauchemardesques. Communier avec un passé qui n'est pas le mien, former une conscience plus vieille encore qu'elle ne l'est qui me goudronne d'une objectivité malsaine contre laquelle ma spontanéité ne cesse de lutter. Sentir son regard se mêler au mien, comme un peu plus proche chaque fois, comme s'il avait compris la peine à laquelle je l'ai mêlé. Goûter à ce nouveau sentiment d'accessibilité tout en contractant encore tout mon corps de peur de me libérer de tous ces efforts de distance et d'indépendance. Crever d'amour de loin le sourire aux lèvres jusqu'à ce que la souffrance soit plus forte que la naïveté du sentiment premier où jusqu'au moment fictif que ma patience aura tant fantasmé. Sentir comme le poids d'une planète s'échapper de mon coeur tout en transpirant de terreur en observant la profondeur des racines de ce lourd bonheur. J'ai la fièvre de fureur et c'est bien des perles de la plus pure et tendre affection qui dégoulinent tout le le long de mon âme. Sentir encore que l'encre ne manquera pas avant la fin de l'histoire, que le maelstrom de pages qui m'attend ne sera pas assez puissant et que la vieillesse me protègera de l'habitude et du confort. Même si c'est le poison qu'il faudra avaler à pleine gorge, qu'il me coule des yeux je ne vaux pas mieux ni moins que les autres mais c'est bien grâce à mes veines qu'il coulera à souhait sans jamais goutter sur cette précieuse éclaircie qu'est son âme, comme échappée d'un poème de Victor Hugo.

Mercredi 29 décembre 2010 à 19:20

 Bonjour conscience, ou plutôt devrais-je dire « Bonjour tristesse »,

 

Me revoilà avec encore moins de choses à raconter, ne m’en tiens pas grief, la seule cause de cette absence est le changement. Plus je vis, moins j’éprouve le besoin de t’empoisonner à coup de bols d’une infecte soupe de mots, pleine d’idioties flottant comme des grumeaux à la surface.

 

Comment raconter un siècle de mon existence sans lyophiliser le délicat fumet de la souffrance écrasée par la saveur de l’ambition et du bonheur ?

 

Moi qui croyais encore bêtement en l’adulte, assistée parmi des milliards d’autres, voilà que j’ai forcé la porte à peine blindée. Tombée d’un fragile nuage, emportant avec moi des rêves encore inachevés en espérant pouvoir les placer entre les mains de plus forts.

 

« On est jamais mieux servit que par soi-même », c’est valable partout, tant qu’on dévale la pente sur du hors piste. Il s’agit de trimbaler son reflet dans sa poche en permanence avant de pouvoir le glisser discrètement dans le manteau d’un autre. Puisque la passivité est la pire chose qui puisse m’arriver, autant secouer les autres, victimes de ma passionnelle et nerveuse quête d’identité.

« Come gather 'round people

Wherever you roam

And admit that the waters

Around you have grown

And accept it that soon

You'll be drenched to the bone.

If your time to you

Is worth savin'

Then you better start swimmin'

Or you'll sink like a stone

For the times they are a-changin'. »

Comme une chanson de Bob Dylan, on ne sait jamais si c’est un début ou une fin, juste les deux à la fois, ambition et nostalgie créant l’adrénaline, un sentiment de puissance humaine et d’union. Ou comme un discours d’Hitler, se laisser porter passivement par le courant quelque soit la fin, tragédie ou happy end, juste sentir la foule en excitation générale. N’avoir aucun pouvoir sur les fourmis qui chatouillent tout notre être, noyé de phenylethylamine, acide jaillissant de notre faible cortex cérébral rongeant au passage le peu de neurones actifs.

La lâcheté est un jeu inconscient, marcher dans la rue en se remémorant les bonnes impressions que l’on a faites, oubliant les conséquences à venir des erreurs en s’amputant d’une moitié de notre être. Observer notre reflet dans des eaux troubles d’hypocrisie et de diplomatie en se convaincant d’être pleinement conscient, d’avoir assumé la cruauté qui coule dans nos veines depuis la genèse. L’incapacité de cerner la haine, la refouler à l’infini, nous y voilà, à l’Homme.

Hasard, ami fidèle, flot d’incontestables excuses, qui a dit qu’on ne pouvait pas te forcer un peu la main ? Privé de son refrain, l’air des opportunités n’a aucun sens. Il faut savoir le choper, l’adopter et surtout le flair, mon cher, le flair est fondamental.

Une partie de chasse infernale, du cannibalisme à gogo. Le gibier est rare et  difficilement corrompu par nos vérités conscientes. Le plus grand danger est de se faire arracher le fusil des mains, ne plus pouvoir percer l’avenir de nos ambitieuses et arrogantes balles. Il en faut de l’égo pour croquer la chair des opportunités, c’est certain, on ne joue pas avec la nourriture. Au delà du maigre festin il faut éviter de s’empoisonner, la proie ne doit en aucun cas nous atteindre. Faire le tri tout en maintenant la cadence, séparer les ligaments du muscle pour savourer pleinement. Mais la règle fondamentale demeure, vivre.  À côté de ce manège nos proches cessent de nous attendre, il faut retomber sur terre, souvent en trébuchant, l’âme funambule sur un fil de regrets, encore plus seule qu’auparavant. Aucun moyen de faire vivre, de partager cette singularité qui forme notre esprit, on nous demandera juste de s’adapter à défaut de ne pas pouvoir faire revivre le passé.

Que l’on soit d’un côté ou de l’autre de la vitre, on désirera toujours le reflet alléchant que nos souvenirs sournois nous injectent dans le crâne. L’impression d’être soudé à quelqu’un en ayant échangé quelques notes de musique avec, s’éprendre d’une proie depuis trop longtemps, illusion obsédante ou le réel, les origines de ma chair se ridant au rythme effréné de ma partie de chasse. Tout ça est vertigineux, trop rapide pour être éprouvé pleinement. Après tout, on est jeune qu’une fois.

« The line it is drawn

The curse it is cast

The slow one now

Will later be fast

As the present now

Will later be past

The order is

Rapidly fadin'.

And the first one now

Will later be last

For the times they are a-changin'. »

Mardi 13 avril 2010 à 15:39

J'ai bientôt dix-huit ans, je ne suis ni pauvre ni malade, je n'ai pas été violée et pas encore assassinée.
Je suis une terrienne privilégiée, "You are the dancing queen, Young and sweet, Only seventeen". Ma vie est une matinée de printemps, tant de brouillard que tout nous semble parfait. Le monde, l'humanité... Tout fait parti du plan.

Je ne suis pas allée à Poudlard, je n'ai toujours pas rencontré Johnny Depp, n'ai pas trouvé le pays des merveilles, cherche toujours l'homme de ma vie, n'ai pas de pouvoirs surnaturels, n'ai pas rencontré de vampires, ne suis pas parvenue à devenir un génie, n'ai pas élevé de dragons, ne travaille pas chez Disney, ne suis toujours pas riche, n'ai pas braqué un magasin de bonbon ou de jouets, n'ai pas d'écran plat sur mon plafond, n'élève pas un tigre, ne suis pas une aventurière intelligente et sexy, ne suis pas une elfe dans le monde de Tolkien, n'ai pas été admise chez les académiciens, ne suis pas possédée par un démon super classe, n'ai pas giflé mon frère, ne suis pas allée en Ecosse ni en Irlande, n'aime pas fumer, n'ai pas conduit de voiture volante, n'ai pas sauvé l'humanité...

"I have a dream"...  Tant de fantasmes enfantins agités par la société dans laquelle j'ai grandis. Tant de faux espoirs, d'attente, de nuits blanches.
"Chiquitita tell me what's wrong, You're enchained by youre own sorrow, In youre eyes there is no hope for tomorrow..."
Que toute cette magie m'emporte loin de cette réalité, que ce ciel étoilé qui nous rappelle constamment nos déceptions s'écrase, qu'il transperce mes membres engourdis par ce poison de désirs insensés.
"Chiquitita, you and I cry, But the sun is still in the sky and shining above you, Let me hear you sing once more like you did before, Sing a new song, Chiquitita..."

Bercée par la peur du temps qui passe j'ai appris peu à peu à savourer sans penser à la fin, à consommer
"Money, money, money, Always sunny, In the rich man's world...",
je suis une parfaite actrice du monde de demain... Un boulon parmi 5milliards d'autres, se sentant coupable mais pas trop pour le milliard qui crève de faim, de soif, de guerre.

J'ai connu les passions humaines comme tout bon humain qui se respecte,
"If you change your mind, I'm the first in line, Honey I'm still free, Take a chance on me...",
n'y ai plus cru pendant longtemps, ai tiré un trait dessus, puis y ai succombé de nouveau
"Mamma mia, here I go again, My my, how can I resist you, Mamma mia, does it show again, My my, just how much I've missed you...",
ai de nouveau pris goût à ces passions, à l'humanité.
"Love me or leave me, make your choice but believe me, I love you, I do, I do, I do, I do, I do, I can't conceal it, don't you see, can't you feel it?,
Don't you too?
I do, I do, I do, I do, I do..."

Alors que des jeunes filles de mon âge se font violer, torturer, alors que le passé nous est insufflé dans les veines, les erreurs de nos ancêtres nous clouant à l'humilité je vis Waterloo, ma bataille, ma vie,
"Waterloo, I was defeated,
you won the war,
Waterloo, Promise
tolove youfor ever more
Waterloo,
Couldn 't escape if I wanted to
Waterloo,
Knowing my fate is to bewith you
Waterloo, Finally
facing my Waterloo..."

Sans scrupules j'écris mon insignifiante vie d'une encre invisible sur cette terre, narcissique et égoïste, "Tonight the Super trouper lights are gonna find me, Shining like the sun, Smiling, having fun, Feeling like a number one..."

Tout a déjà été dit, chanté, écrit, vécu, joué, crié... Ma vie se déroule comme le plan. Mais ne peut-on pas relever une déficience ? Un virus dans mon programme ? Une cellule n'appartenant qu'à moi, une épice qui donne toute sa saveur à ce parfait scénario...
N'est-ce pas le bonheur qui retient mon âme, qui la soude à cette gravité infernale...Pas de quoi en faire un poème ou une chanson, tout est là, toute ma vie en est le support, victime d'un défaut, un boulon rouillé qui rejoindra le néant, correctement vissé à un cycle insignifiant,  un boulon qui tourne dans l'autre sens, qui prend la fin comme départ, chaque jour se dirigeant vers la naissance avec bonheur.
Pas de quoi en faire une chanson, je ne respecte pas le refrain malgré les accords parfaits d'une société meurtrière, boulon alimenté par l'huile des faibles, une machine infernale trempée dans le sang.
Pas de quoi en faire un tube, je tourne pour autre chose, pour l'humanité je reste de ce monde, fière de résister à la mutinerie, fière de ma chance et alimentée par le sang de mes frères, c'est tout ce que je peux faire, être heureuse dans ce monde déclinant, toucher le bonheur tous les jours de mes mains ensanglantées.

Sans scrupules, malgré le souvenir de ces désirs enfantins, chimères de ma société, crier mon bonheur au monde entier, le chanter, repasser cette terre déjà saturée d'histoires du récit de ma vie,
"Tonight the Super trouper lights are gonna find me, Shining like the sun, Smiling, having fun, Feeling like a number one..."


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Photo : Sara Nortanicola
 





Samedi 27 février 2010 à 14:12

Une vie tous les jours, comme une maladie qui m'entraîne le lendemain sur une autre route, voyageuse malgré mes convictions.
Chaque réveil est un nouveau monde parfois lointain, parfois semblable à la veille. Et rarement le même, où, rentrée au port les odeurs me sont familières, les souvenirs me sont douloureux. Pour ce qui est de la découverte c'est toujours un drame. Des accords inconnus, on me traîne vers une nouvelle leçon, je joue l'interprète au milieu d'une piste de danse où valsent des créatures toutes plus étranges les unes que les autres.
Et parce qu'il en est ainsi, l'équilibre d'une histoire m'échappe toujours plus. Les points de vue sont trop nombreux, des brouillons s'amoncelant dans mon cortex pour journal de bord. Bourrage de crâne constant me poussant à prendre conscience de trop nombreuses vies.
Je valse avec le seul objectif de comprendre ces comportements, ces rires, ces larmes. Ces mélodies sans fin tellement ennuyeuses et prévisibles, parfois. Reconnaître ces accords, les retranscrire en y mettant un peu de moi, le point aveugle. Aucune constance dans le comportement, je ne peux me résigner à une seule vie.
Et quand bien même, je ne désire que ma propre personne, l'infinité de mon inutilité me ramène à mon fidèle rôle de médiateur.
"Ce qui me conforte dans la mort, c'est que les flots continueront à couler."

La peur est individuelle, elle n'a aucun intérêt si ce n'est connaître les personnages. Fatiguée de prendre en compte toujours plus de détails, le monde s'inverse. Des détails, des statistiques...Non. Chaque millième de ce chiffre correspond à un être, chaque être à une conscience. Chaque conscience comporte une inconnue qui forme des infinités d'incompréhensions. Virage à droite dans le cortex et c'est la sensibilité, touchée par l'expérience qui renvoie aux souvenirs dans le quel il faut comprendre d'autres facteurs, d'autres êtres. Une infinité de dossiers, un flot de cellules. Et puisque l'esprit obéit à des lois, alors ce sont des chiffres énormes qui sont infinis pour la pauvreté de ma condition.
Le plus grand intérêt, finalement, c'est d'en avoir conscience. De retourner le problème dans tous les sens, de tous les points de vue possibles et d'y ajouter l'infini échec. Il faut donc cesser de chercher une réponse, mais plutôt un état d'être.

L'homme est une gymnastique constante, plus il est raide, plus il souffre, et ses capacités sont moindre. La souplesse s'accompagne toujours d'un sentiment de trahison, d'avoir jouer avec d'autres souplesses conscientes.
Finalement, la haute puissante en a eu marre de chercher à atténuer cette opposition et a ajouté une règle,
Pas d'infini dans l'incompréhension, c'est à dire le critère de vie, donc la mort.
Une fatalité qui crée la peur, et la capacité à connaître l'autre.
Au final, mon but n'est pas de comprendre pourquoi cette conscience, mais de l'améliorer.





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